Environnement - Réchauffement climatique

Alerte rouge sur le climat : 2023, l'année la plus chaude jamais enregistrée

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) tire la sonnette d'alarme : 2023 est l'année la plus chaude jamais enregistrée, confirmant une tendance au réchauffement climatique aux conséquences dramatiques. Températures extrêmes, fonte des glaces, océans en surchauffe, multiplication des catastrophes climatiques... Le rapport annuel de l'OMM dresse un bilan accablant et appelle à une action urgente pour éviter un avenir encore plus sombre.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) tire la sonnette d'alarme. Son nouveau rapport annuel sur l'état du climat mondial, publié le 19 mars dernier, le confirme une nouvelle fois : 2023 est l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des mesures systématiques il y a 174 ans.

La température moyenne à la surface de la Terre a augmenté de 1,45°C par rapport à la période préindustrielle (1850-1900). « Nous n'avons jamais été aussi proches, même si c'est temporairement pour l'instant, de la limite inférieure de 1,5°C fixée par l'Accord de Paris sur le changement climatique », a déclaré la Secrétaire générale de l'OMM, Celeste Saulo.

Fonte des glaces, océans en surchauffe

Des records ont été battus, et même parfois « pulvérisés », en matière de concentration de gaz à effet de serre, de températures de surface, de chaleur et d'acidification des océans, d'élévation du niveau de la mer, de couverture de glace de mer Antarctique et de recul des glaciers. Le rapport souligne que « le réchauffement devrait se poursuivre, un changement irréversible à l'échelle de centaines à milliers d'années ».

Le niveau de la mer a augmenté plus de deux fois plus vite entre 2014 et 2023 que pendant la décennie 1993-2002. En février 2023, la superficie couverte par la banquise Antarctique était la plus faible jamais enregistrée depuis le début des observations par satellite en 1979, avec 1 million de kilomètres carrés de moins que le précédent record, soit l'équivalent de la France et de l'Allemagne réunies. La fonte des glaciers est quant à elle sans précédent depuis 1950. En Suisse, les glaciers ont perdu 10% de leur volume restant au cours des deux dernières années.

Multiplication des catastrophes climatiques

Les vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses, les incendies et les cyclones tropicaux sont des événements extrêmes qui entravent le développement. Entre 2019 et 2023, le nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire dans les 78 pays suivis par le Programme alimentaire mondial (PAM) a plus que doublé, passant de 149 millions à 333 millions.

À titre d'exemple, le cyclone tropical Mocha de mai 2023 a été l'un des plus intenses jamais observés dans le golfe du Bengale. Il a forcé 1,7 million de personnes à se déplacer dans la sous-région. De même, l'ouragan Otis s'est intensifié très rapidement, frappant Acapulco au Mexique le 24 octobre 2023, où au moins 47 personnes ont été tuées. Au Canada, les incendies ont dévasté 14,9 millions d'hectares, soit plus de sept fois la moyenne à long terme. L'incendie le plus meurtrier s'est produit à Hawaii, faisant au moins 100 morts et des dommages estimés à 5,6 milliards de dollars.

Une lueur d'espoir : les énergies renouvelables

La seule bonne nouvelle est que la transition vers les énergies renouvelables apporte une « lueur d'espoir », selon l'OMM. Les capacités de production supplémentaires en 2023 ont augmenté de près de 50% par rapport à 2022. Le défi est de voir les contributions déterminées au niveau national se concrétiser dans un contexte où les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter. Une nouvelle campagne d'action climatique sera lancée le 21 mars par l'OMM et le Programme des Nations Unies pour le développement, compte tenu de la réunion ministérielle de Copenhague sur le climat les 21 et 22 mars.

Des investissements multipliés par six nécessaires

En 2021-2022, les flux financiers mondiaux liés au climat ont presque doublé par rapport à 2019-2020, mais ne représentent encore que 1% du PIB mondial, selon l'ONG Climate Policy Initiative citée par l'OMM.

Ces flux financiers s'élèvent à 1,3 trillion de dollars, ce qui correspond au PIB de l'Indonésie et à environ la moitié du PIB de la France. Or, les investissements doivent être multipliés par six et atteindre 9 trillions de dollars d'ici 2030 (soit trois fois le PIB actuel du Royaume-Uni) pour rester dans la limite de 1,5° Celsius fixée par l'Accord de Paris.

Car « le coût de l'inaction est plus élevé que celui de l'action climatique », prévient l'OMM. Sur la période 2025-2100, si rien n'est fait pour respecter l'objectif de l'Accord de Paris, le coût total de l'inaction s'élèvera à 1266 trillions de dollars américains, soit plus de 12 fois le PIB mondial annuel actuel. Un chiffre qui reste « dramatiquement sous-estimé », note l'OMM. Conclusion : agir maintenant pour éviter un avenir dramatique Le rapport de l'OMM est un signal d'alarme puissant. L'année 2023 a été une année record en matière de chaleur, et la tendance au réchauffement climatique se poursuit. Cela se traduit par des conséquences dramatiques sur l'environnement et les populations du monde entier. Il est urgent d'agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et investir dans les énergies renouvelables. Les engagements pris lors de l'Accord de Paris doivent être respectés, et les investissements dans la lutte contre le changement climatique doivent être multipliés par six.

L'avenir de la planète et de ses habitants en dépend.